lundi 9 novembre 2009

Lire dans le noir

Il y a très longtemps j'avais une amie qui s'appelait Elly et qui était aveugle... (j'écris à l'imparfait parce que je ne sais pas ce qu'elle est devenue). Bref : Elly, la fille aveugle qui suivait dans les années cinquante une scolarité normale et qui savait jouer du piano, tricoter, taper à la machine à écrire et qui a poursuivi ses études bien au-delà du baccalauréat me disait que son grand plaisir était de lire couchée, avec son livre en braille posé sur le ventre et les bras sous la couverture. Elle ne pouvait pas savoir, alors, quel plaisir vous procure un i-Pod avec toute une bibliothèque que l'on peut transporter avec soi. Pas besoin d'être aveugle ou malvoyant comme on dit maintenant de peur d'appeler un chat un chat pour apprécier les livres enregistrés). Dommage seulement que la notion de handicap soit si souvent liée à ce genre de média... Est-ce par crainte de ne pas faire un bon chiffre d'affaires que les enregistrements sont souvent choisis selon les critères "personne agée à l'écart du monde dit moderne et forcement plus dans le coup". J'ai de la chance de pouvoir lire-écouter la littérature venant de la Suède où l'on a, me semble-t-il, depuis longtemps changé le regard posé sur la personne handicapée... mais je me trompe peut-être!

Aucun commentaire:

Membres