Vraiment curieux comme coïncidence : le retour dans l'actualité avec une nouvelle édition d' Un barbare en Asie d'Henri Michaud et le petit texte que nous avons mis sur le site familial intitulé "Ma première année en Chine". Les deux récits datent de la même époque (le début des années 1930) et bien que le but de ces deux voyageurs n'était pas le même - l'un découvrait le pays "en touriste" et l'autre y allait pour évangéliser le peuple - on y trouve quasi les mêmes descriptions ...
la séance des baguettes par exemple:
Selon Michaud :
" Sans être habile, on ne peut-être Chinois, c'est impossible. Même pour manger, comme il fait avec deux bâtonnets, il faut une certaine habileté. Et cette habileté, il l'a recherchée. Le Chinois pouvait inventer la fourchette, que cent peuples ont trouvée et s'en servir. Mais cet instrument, dont le maniement ne demande aucune adresse, lui répugne."
Et selon Francis Morel : "Pour cela, vous approchez votre bol de votre bouche comme pour boire. Vous ouvrez un four aussi grand que possible et à l'aide des bâtonnets, vous poussez le riz. La manière est peu élégante, mais elle est pratique et expéditive. Prendre le riz avec les bâtonnets serait trop long quoique les Chinois soient très habiles à les manier ; j'en ai vu ramasser sur une table un grain de riz avec les bâtonnets. Je n'en suis pas encore à ce point, mais je suis déjà assez adroit dans ce genre de sport."
J'ai pris grand plaisir à lire les deux auteurs tout en pensant à la leçon de baguettes que nous a donnée notre petite-fille, fraîchement débarquée de Chine et âgée alors de trois ans et demi...